36 - Les Açores, les 9 perles de l’Atlantique

30/06/2019

Nous connaissons l’anticyclone des Açores, celui que l’on prie de venir jusqu'à chez nous pour nous réchauffer ou d’être bien costaud pour repousser les dépressions.

Mais l’archipel des Açores, ces 9 petites iles situées en plein milieu de l’Atlantique nord, ( 38°30’ N / 28° O) à mi-chemin entre l’Amérique et l’Europe étaient moins connues à part pour les marins et les aviateurs qui traversent l’Atlantique nord, font escale ou envoient un message de salutations sur les ondes. Ces iles sont volcaniques et se situent sur la plaque eurasienne à l’exception de Flores et Corvo qui se trouvent sur la plaque nord-américaine.

L’archipel est une région autonome du Portugal.

Sao Miguel, en est la capitale, et c’est la plus vaste et la plus peuplée des iles.

Très verte d’où son nom d’Ila Verde, des forêts de cèdres du Japon, des fougères arborescentes, une profusion d’hortensias, des chants d'oiseaux partout, des pâturages, des vaches, des laiteries ambulantes (traite sur place dans les champs), des plantations de thé, de tabac, d’ananas délicieux mais très chers, des volcans actifs (Furnas), des calderas remplies d’eau ( Sete Citades, Lagoa do fogo), des falaises noires ou orangées, des piscines naturelles entre les rochers de basaltes, des petits ports de pêche de maisons basses et blanches, de petites villes aux maisons blanches cernées de basalte noir, les rues, les trottoirs, les places pavéees de cette pierre volcanique ornés de mosaïque blanche importée du continent. Ponta Delgada abrite une grande marina où nous retrouvons José, dit Garupa, un açorien qui a travaillé avec Jymmy lors d’un raid en semi-rigide entre Santa Maria et Horta, en passant par Terciera et Sao Jorge.

Patricia et Patricia Yoda ont embarqué, Jean-Paul repart vers la Bretagne.

Jean-François et Nathalie sont arrivés sur leur "Safir". Nous les accueillons chaleureusement en prenant leurs amarres à la nuit tombée.

Les Açoréens sont de fervents catholiques et la religion tient toujours une grande place dans la vie sociale et culturelle.

 Le culte du Saint-Esprit ,très répandu dans tout l’archipel est un élément fort de la culture asçorienne. Chaque village possède son « imperio », une sorte de chapelle dédiée au culte de l’Espirito Santo. Ces petits édifices sont souvent peints de couleurs attrayantes et surmontées d’une couronne.

La sopa do Espirito Santo servi habituellement entre Pâques et la Sainte Trinité est encore préparée dans certaines communes et tout le monde est invité à partager ce repas populaire à base de viande, de légumes et de pain.

photos d'Imperio prise à Terciera et Sao Jorge

Villa Franca do Campo à Sao Miguel

« souvenir émouvant pour nous de nos amis Véronique et Philippe à la fin de leur tour du monde »

« La tradition oblige, je laisse une marque du passage de Dame Jane aux Açores »

TERCIERA, 85 miles au nord ouest de Sao Miguel. 8/07/2019

Fin de journée nous partons vent de travers, toutes voiles dehors ; Dame Jane est heureuse cela fait bien longtemps que le vent ne l’avait pas poussée aussi bien. Nous observons 4 souffles de baleines. Fin de nuit, le vent augmente, des tours sont pris dans le yankee, puis 1 ris dans la grand -voile. On affale dans l’avant port de Praia da Vitoria, la nuit est noire, il commence à pleuvoir. L’orage gronde à l’Est. Nous mouillons éloigné des autres bateaux ; Bien nous en faut, car 2 heures plus tard, des rafales de 45 nœuds soufflent puissamment, les bruits sont différents et l’oreille avertie de notre skipper sonne l’alarme, vite un coup d’œil dehors et hop moteur en route ….. Nom d’une pipe ! On chasse ! ou On dérape ! Nous sommes à quelques mètres des autres bateaux. Il pleut des cordes, le vent souffle ses rafales. Jymmy remonte le vent et moi je remonte les 60 m de chaine en chemise de nuit !!

L’agriculture en particulier l’élevage de vaches laitières reste la première économie du pays. La pêche est en grand déclin, manque de poissons, nous dit on. Le tourisme a pris le relais ; toutes les iles sont dotées d’un aéroport, les hébergements s’améliorent, beaucoup de marinas ont vu le jour, les petites entreprises de plongées, de whale watching, les agences de voyages, de locations fleurissent, de nouvelles constructions surgissent ……

Les contributions viennent du gouvernement portugais, de l’Europe, mais aussi des açoriens américains. Les relations avec les USA datent de l’époque de la pêche à la baleine, puis de l’installation de bases d’aviations sur les iles de Santa Maria et Terciera au moment de la 2^ème guerre mondiale.

Beaucoup d’açoriens sont partis travailler aux USA, fuyant la misère,, l’éloignement de tous continents. Maintenant vous entendez parlez presque autant anglais avec l’accent américain que portugais.

Serra do Cume, vaste caldeira cultivée.

Angra Do Heroismo, une très jolie petite ville, inscrite au Patrimoine mondial par l’UNESCO.

Un soir, nous avons assisté à une touradas à corda dans un quartier populaire au dessus du port. Amarré à  une longue corde que contrôlent (ou pas vraiment)  6 pastores; les cornes chapeautées de boules en cuivre, un taureau est lâché dans les ruelles et charge les plus téméraires des passants.

 Le jeu consiste à échapper à l’animal excité. Tout au long des ruelles, les portes et fenêtres ont protégées par des barrières, les spectateurs se pressent derrière, ou sur les balcons et les toits. C’est très drôle de voir les débandades, d’entendre les supporters, les applaudissements… Le taureau reste ½heure à peu près en scène, 4 vont se relayer pendant la soirée (transportés dans les boites violettes-photo). Ils ne sont pas mal traités, juste excités, jamais blessés, jamais mis à mort.

cette dame derrière sa barrière déguste des cruchos (?)

les vieux courent plus précipitemment que les jeunes!!

SAO JORGE – 14/07/2019 - mouillage à Calheta – puis petit port de Velas (on dit Vélach)

Sao Jorge est une ile longue, étroite, haute, une dorsale de poisson monstrueux sortant des eaux, digne des temps des dinosaures. Des falaises couvertes de végétation, des torrents, des hauts plateaux avec les élevages dans des odeurs de menthe, des fajas, terres plates et fertiles au pied des massifs, (refuges de villages et de cultures, avant le tremblement de terre  de 1980) et toujours les murets de pierres de lave, les hortensias bleu, les rosiers sauvages, les bouquets de cèdres du Japon (Cryptomeria japonica) , les tapis de  menthe.  

Au nord apparaît Graciosa, au sud Pico et son mont surmonté d’un téton (le Pico !), à l’ouest Fayal.

Une marche de 2 heures sous un soleil de plomb entre la Fajà Dos Cubres et Fajà da Calderira do Santo Cristo.

Lorsque la nuit tombe, une musique très spéciale se met en place, doucement, puis cela s’amplifie  en un tintamarre incroyable : sorte de bavardage, grave ou aigu, dominés par des IWOUD IWOUD  IWOUD IWOUD.  Ce sont les puffins cendrés qui le soir viennent faire leur cour le long de la falaise qui surplombe le port. Le jour, ils se reposent en bande sur l’eau.

les puffins se reposent après la java de la nuit

Soir de pleine lune, elle apparaît à l’abrupte de la falaise. Mais curieusement pour une pleine lune, il n’y a qu’un croissant ! Alerte les amis, venez voir !

Après vérification des éphémérides, c’est le moment d’une éclipse de lune et de la terre. J’immortalise le moment de quelques clichés. Pas mal du tout pour une première. Malheureusement ma batterie était en fin de course, et les photos ne se sont pas misent sur la carte mémoire. Je les voyais sur l’écran de l’appareil, mais elles ont disparus lors du téléchargement. Bug ? Question pour le groupe de Meagaclics.

Prochaine escale  le port de Horta, ile de Fayal