18 - BIG BIG BANG BANG

Ils ont mal fait leur devoir, ça vaut bien quelques déboires !

(Les Kiss kIss seront pour une prochaine fois.)

Et oui, la négligence se paye !

Nous étions bien partis, ce lundi 15 mai. Nous pensions dévorer quelques demoiselles à Lesconil pour le dîner, mais notre précieuse mécanique a boudé très fort, impossible de la faire changer d’avis. Etait-elle en souffrance ? Devant son refus de se mettre en marche pour enter dans le port et après l’avoir auscultée quelque peu, et ne trouvant rien d’anormal, nous décidâmes que le plus raisonnable était de la faire voir par un professionnel. Nous avions tellement besoin de son aide qu’il n’était pas question de la laisser dans cet état. Et puis nous sommes comme un fifty fifty, nous ne sommes plus au temps de l’antique marine à voile, sans mécanique nous sommes assez handicapés.

Mais une arrivée de nuit à la voile avec une si forte dame, pas évident. Y-a-t-il des ports avec des zones de mouillage de secours, d’attente, facile d’accès à la voile ? Y-a-t-il des ports avec des espaces assez vaste non truffés de bouées pour manœuvrer à la voile et faire une arrivée le long d’un quai ou d’un ponton libre sur une grande longueur ?

Cette nuit là, le vent était très faible et le courant à ne pas négliger. Nous prenons l’option de sécurité : Lorient, nous connaissons le chenal, il y a de la place dans la rade, au pire nous pouvons mouiller, au mieux nous arriverons sur le grand brise lame de Kernevel et le spécialiste Volvo n’est pas loin.

A trois heures du matin, nous sommes amarrés, sans dommage, après une arrivée grand voile haute face aux dernières minutes du jusant, poussé par un soupir de vent, puis haler manuellement le long du brise lame, le contournant pour s’amarrer à couple du premier bateau atteint.

Le spécialiste motoriste diagnostique assez vite une faiblesse de pression dans les injecteurs. Qu’à cela ne tienne, un échange standard de la pompe à injection est fait. Le moteur ronronne délicieusement à nouveau à nos oreilles.

C’est reparti, mais le temps à changer. 20 nœuds dans le nez, grosse houle et gros clapot.

Pour ne pas trainailler à tirer des bords, nous gardons le moteur appuyé de la GV et de la trinquette. Le moteur ne chante plus de la même façon, il a des baisses de régime ; bizarre ! Jymmy et moi, nous nous regardons inquiets, mais nous mettons cela sur le compte de la forte mer qui nous malmène. C’est idiot de penser cela et nous en conviendrons quand lors d’un remplissage du journalier, le moteur a de nouveau un fort ralentissement, Jymmy s’aperçoit alors que le gasoil visible dans le niveau du journalier est blanc, émulsionné !!!!!! Il y a de l’eau de condensation ou des restes de mauvais fuel (fin de cuve au club d’Halifax !!) qui s’est mélangé sous l’effet de shaker formé par la forte mer. Arrêt immédiat du moteur.

Mince alors, nous retournons à Lorient en nous moquons de notre négligence, ne pas avoir vérifier l’état des cuves à la fin de l’hivernage…..

Mais cette fois là, le vent nous pousse plus vite et vers minuit c’est notre compagnon de navigation des premières croisières, Jean-Paul qui reçoit nos amarres. C’est drôlement sympa de sa part de venir nous accueillir, on fanfaronne mais nous sommes très déçus, alors le voir et lui raconter nos malheurs, allège notre déconfiture.

Lorient, sa rade, ses ports, ses plages, ses jolies maisons, tous ces bateaux qui passent ! il y a de l’animation, nous sommes au spectacle, il y a de tout.

Dès le lendemain, le moteur est purgé, un nouveau gasoil coule dans ses tuyaux, une entreprise vidange les cuves, Jymmy les astique et un nouveau plein est fait. C’a tourne !!!!

Conclusion de l’Expert : l’eau est le meilleur ennemi du moteur diesel moderne.

Le marin du bord a pris note que tous les fuels n’étaient pas identiques, qu’il fallait filtrer les gasoils au fur et à mesure de leur utilisation, et qu’il fallait contrôler dans les tanks en alu la possibilité de condensation !

Le 3^ème départ a été le bon ! Mais nous avions 8 bons jours de retard, nous avons donc changer le début du programme, nous n’irons malheureusement pas voir notre fille Amandine à Londres, nous ne remontrons pas la Tamise. Nous prendrons notre temps le long de la côte en remontant vers le nord, jusqu’à rejoindre la canal de Kiel début juin.