Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
DAME JANE AU LONG COURS

49 - DETROIT LE MAIRE

13 Février 2022, 19:04pm

Publié par JM&BV

IL fait un temps de rêve ce matin de nouveau départ. Moteur en route, la chaine remonte sur le guindeau, mais bloque les 10 derniers mètres. L’ancre est prise dans une chaine mère transversale ! Dame Jane était donc bien ancrée, il pouvait souffler les cornes du diable, nous n’aurions pas bougé ! Avec l’aide précieuse de notre ami Sébastien de Hult, (qui nous avait offert un superbe curanto à Chiloé et qui est là pour récupérer son bateau bloqué depuis 2 ans à Puerto William) et notre Augustin en combinaison de plongée qui inaugure un bain par 7° de température, l’ancre est finalement dégagée. La grand-voile est envoyée.

49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE

Bye bye Patagonie, derrière nous la cordillère Darwin resplendie de blancheur dans le ciel bleu, est-ce le mont Sarmiento qui domine ? Sortie du Beagle, doublons l’ile Picton, l’ile Nueva, encore une épave qui rappelle la lourde histoire maritime des 50ème.       Route vers le détroit de Le Maire, des baleines soufflent autour de nous, des Fin Whales à priori d’après leur souffle très haut et leur effleurement de la surface de l’eau, des dauphins Peale cabriolent, un coup à la verticale sur la queue, un coup un salto, un coup un tonneau. Nous sommes comme au cirque devant un spectacle d’acrobatie !  Leur bec est court, ils sont puissants, du blanc gris sur les côtés, un blanc crème sur le ventre. Nous en verrons encore plus après le détroit de Lemaire.

49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE

L’ile des Etats est doublé dans la nuit. La voie lactée défile son long ruban lumineux, la croix du Sud au dessus du mât, le baudrier d’Orion qui s’incline vers l’ouest laissant Sirius, l’œil du chien au dessus de l’horizon,  le scorpion allongé sur l’horizon sud ouest. A l’aube, le vent arrive, la toile est envoyée.  Comme le prévoyait la météo, la pression monte, la trinquette remplace le yankee, la mer grossie, ¾ arrière. Nos estomacs doivent à nouveau se réhabituer. Les albatros, pétrels écrivent des arabesques parfaites au ras des vagues.  Les quarts se succèdent, il faut barrer, et oui notre pilote ne marche toujours pas même avec sa nouvelle centrale que Patrick a rapporté. Un vrai casse tête pour Jymmy qui vérifie les fils et connexions un par un.  Chaque élément (compas, électronique, centrale) marche individuellement, mais Y a un truc qui ne fonctionne pas dans la connexion de tout le système.

Mais où allons nous, me direz vous ? Et bien surprise ! Nous faisons un crochet vers les iles Falkland. Jérôme Poncet, célèbre navigateur des terres australes avec qui j’étais en contact, nous a proposé de lui servir d’équipage (impossible pour lui de faire venir d’Europe un équipage avec les restrictions sanitaires dues à la pandémie)  pour une virée  en Antarctique. Une opportunité que nous ne pouvons refuser ; voir un peu de ces terres glacées avec un gars comme Jérôme, c’est une chance incroyable. Nous avions connu Jérôme lors de grandes courses océaniques du temps de notre jeunesse.  Cela n’a pas été simple, vous vous en doutez, pour avoir les autorisations de s’arrêter dans cet autre bout du monde. Jérôme a du être convainquant ! et nous patients !

 

49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE
49 - DETROIT LE MAIRE

Nous sommes arrivés à Stanley lundi matin, après 3 jours de navigation, avec un soleil radieux, découvrant une côte basse, sablonneuse, qui nous a fait penser à la côte quiberonnaise de dunes, de végétation rase… Jérôme et son fils Dion  viennent nous saluer en annexe et nous donner, par l’intermédiaire d’un filet à crevettes, une carte téléphonique et une affiche de quarantaine à fixer sur notre roof. Nous devons au plus tôt envoyer par mail les résultats des tests antigéniques faits à bord au bout du 2ème jour de notre départ du Chili. (Heureusement que nous avions en stock à bord, suffisamment de tests !) Ensuite quarantaine au ponton privé de Jérôme à 3 km de la ville, au Canache. La quarantaine sera de 8 jours (moins les 3 jours de navigation) avec nouveaux tests pour gagner notre liberté de circuler sur la terre. L’équipage farniente, dort, lit, cuisine, bricole sous les recommandations de Jymmy.  Interdiction de se défouler les jambes sur la terre, ou même sur le ponton, il n’y a pratiquement personne en vue, mais il paraît que des yeux observateurs n’attendent qu’une chose ….. Pas joli tout ça !

Ça n’a pas trainé : Samedi matin, re-tests à 6h 45 – photo et envoie , à 8h 30 nous étions libres, à 9h 30 l’entrée sur le territoire  de Dame Jane et de son équipage étaient faits,  les sacs, les bottes chaudes étaient sur le ponton et Jérôme nous embarquait à 10 h sur Golden Fleece. 

Les coups de vent se succèdent,  ça chahute dans le port, les bateaux de pêche coréens chassent et finissent par fuir le mouillage, Golden Fleece prend de la gite contre le quai, Jérôme n’aime pas. A l’intérieur, c’est à l’ancienne, pas de chichi, dans son jus, donnant un esprit convivial bien sympathique. La cuisinière est un poêle à gasoil, sans cardan. J’apprends qu’il faut prévoir les plats bien en avance,  le temps de cuisson étant de quelques heures !! Le carré est assez vaste pour danser un rock entre 2 tables.  Les coffres sous les banquettes et sous les planchers sont remplis de nourriture un peu en vrac. Le congélo est rempli de viande de rennes, de moutons, de guanacos. Ce n’est pas l’organisation de Dame Jane, mais c’est ainsi l’habitude de Jérôme.  Les gars aident aux finitions de bricolage avant le départ lundi midi normalement.  Nous prenons nos marques.

Stanley, est une petite ville très propre, avec de petites maisons au toit coloré, des jardinets parfois bien entretenus, des serres personnelles, pratiquement pas de piétons, tout le monde se déplace en voiture même pour 500 mètres ! Je vais de ce pas vers le pub de la rue principale qui longe le quai, voir si j’ai assez de wifi pour éditer ce courrier. 

J’espère que je pourrais aussi envoyer les photos.  A dans un mois pour vous raconter notre nouvelle navigation au pays du vent toujours mais aussi des glaces.

Commenter cet article