1 - GALOP D'ESSAI de DAME JANE

Les amarres sont larguées le 18 juin au soir comme prévu après avoir déployé une énergie sans relâche pour essayer de tout mettre en œuvre, et partir. Il faut bien se décider et brusquer les conditions de temps en temps quand cela traine en longueur.

Le soleil se couche derrière Quiberon, un ciel tout orangé flamboie. Vénus et Jupiter sont là, côte à côte dans le firmament, un quartier de lune orangé nous sourit, la côte de la presqu’ile défile, noire, plate. Au revoir ! C’était un cadeau de bienvenue dans notre projet.

Des globicéphales viennent faire les curieux auprès de notre embonpoint dansant dans l’eau moirée, lissée sans un souffle de vent.

Nous remontons vers l’ouest avec des déboires de pilote automatique, nous barrons. Jymmy et Jean-Paul, notre compagnon de navigation pendant plusieurs semaines, purgent le système hydraulique, puis le remplissent d’huile…..

Et les ennuis continuent, un problème de trop plein de gasoil, malheur ! dans la couchette de Jean-Paul pendant qu’il dormait !! Quel réveil !! La sortie du trop plein sera vite changer de place.

Le vent est revenu, forcissant, NW, 1 ris, yankee roulé, trinquette haute.

3 pigeons voyageurs fatigués se posent en catastrophe sur le balcon arrière, prenant le duvet de JP comme nichoir d'observation.

Sandy Cove, un magnifique mouillage avant de rentrer à Kinsale

Nous reprendrons notre route vers le nord après une escale technique à Kinsale en Irlande : grand nettoyage de la cabine et du linge « fioulé »et réglage du pilote automatique, car sans lui, pas question d’aller en Islande.

Le 25 juin, nouveau départ, le pilote répond bien, le vent nous est favorable. Laissons Fasnet rock à babord. Des dauphins nous accompagnent, une baleine nous fait « coucou » de la queue.

Le poste de pilotage est agréable. Jymmy a trouvé sa place, au vent, calé contre l’armoire à cirés, les yeux mi-clos, les oreilles en mode « écoute », il surveille la marche du bateau, le réglage des voiles est optimisé pour soulager le pilote, l’écran de navigation affiche la trace rouge de notre route, les flèches vertes des AIS des autres bateaux que nous croisons, les appareils de navigations donnent la force et la direction du vent, la vitesse, le cap compas….. Le computeur perso de Jymmy est en marche, il analyse toutes les données, comment réagie Dame Jane ?

Nous remontons la côte ouest de l’Irlande vent portant, yankee tangonné. A la barre, Dame Jane répond bien, pas de surf, mais de bonnes glissades.

La mer est verte, ourlée de blanc, belle mer océane, avec son immensité, sa mouvance. Nous retrouvons les sensations de la haute mer.

Une grosse houle d’ouest croisée d’une petite houle de vent donne une route mal pavée, il y a des ornières, ça chahute pas mal. Nous sortons nos harnais de sécurité pour manœuvrer.

Vive les vacances

Fous de Bassan, puffins planent de leurs ailes bien droites au dessus des vagues.  Puffins ou fulmars, je crois qu’ils sont de la famille des albatros, ces grands planeurs merveilleux des mers du grand sud. On peut passer des heures à les regarder jouer avec le vent, les vagues.

Nous tirons nos 160 miles par jour, il fait de plus en plus frisquet, le chauffage est en route et la nuit est de plus en plus courte, ce qui est bien pour les manœuvres.

Nous découvrons pour la deuxième fois un poisson scotché sous notre arrière, genre de poisson pilote, ressemble à une roussette, je crois que c'est un rémora.

pour Sébastien, Maude, Noémie, Damien, Amandine

800 miles après notre départ de Kinsale,  7 jours de navigation sans forcer, terre du bout du monde en vue ! une terre basse avec des fumeroles, puis des monts enneigés dans les nuages, l’Islande !

Arrivée Reykiavik Dame Jane est amarrée  à quai dans la petite marina de Berkey, devant le magnifique Harpa Center (concerts, congrès…)

Arrivée Reykiavik Dame Jane est amarrée à quai dans la petite marina de Berkey, devant le magnifique Harpa Center

Reykiavik, petite ville dynamique, surtout touristique, il y a un monde incroyable, (Les touristes en chaussures de marche, sac au dos, les islandaises, en bottes ou grosses chaussures, collants noirs et jupettes, les jeunes en skate, les jeunes punkis la moitié du crane rasé, l’autre teint……)

Nous étions tellement surpris de voir tous ces gens marcher que nous pensions qu’ils se rendaient à un meeting, ou un concert, ou un match, et bien non, toutes ces personnes se promènent, mais dans une seule rue, principale et commerçante, c’est vrai que c’est l’été, il faut en profiter !

Les maisons traditionnelles sont en bois peint  mais sur le front de mer apparaissent de petits buildings en béton pas du meilleur goût.

Les Islandais aiment les peintures murales, c'est très curieux de temps en temps, surtout sur les grands pignons d'immeuble ou de bâtiment industriel.

La cathédrale, toute en béton, domine la ville, ses colonnes rappellent un orgue, l’intérieur très sobre est confortable, la chaleur glisse de derrière des paravents muraux. C’est un beau lieu, serein, paisible .

Belle marche dans la vallée glacière de MARKARLFJÖT, du côté de Porölsfelle. Devant nous, le massif volcanique MYRDALSJOKULL, recouvert de neige. Nous voyons les glaciers de TINDFJALLJOKULL et EYAFJALLAJÖKULL celui qui je crois a craché en 2010 et cloué au sol une partie de l’aviation mondiale !

Au fond du fiord de AVALLJORDUR, marche et grimpette pour atteindre les chutes de GLYMUR,  heureusement il y a parfois des cordes pour nous aider, les raidillons sont durs !! Nous contournons les chutes sur le plateau en haut, mais pour traverser la rivière, pas de gué, nous déchaussons, oh !oh ! l’eau est glacée, en riant mais sans trainer nous traversons pour rejoindre l’autre rive et redescendre par un nouveau sentier vers la vallée .

Dans chaque port, il y a des bateaux de pêche, des gros, des petits.